article ouest france loperhet 11 novembre 2014





Conférence mixée sur le blues par Philippe Bacchetta 

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La grande salle de l'école des musiques était comble, mercredi : Philippe Bacchetta, directeur de La Carène à Brest, a retracé l'histoire du blues depuis ses origines dans les années 1870 jusqu'aux années 1960.
C'est après la mise en place de la ségrégation, dans les États du Sud, que des musiciens itinérants développent un répertoire, d'abord épique, puis plus personnel, lié à la vie des travailleurs. La guitare, importée du Mexique par les vaqueros texans, devient alors la compagne de ces chanteurs itinérants.
S'étant d'abord développé en milieu rural, le blues connaîtra par la suite une concentration de musiciens dans plusieurs grandes villes : à Memphis, ville très vivante, où pour la première fois, dans les années 1930, une radio engage comme animateur un musicien noir ; mais aussi la Nouvelle Orléans, puis surtout Chicago, ville ouvrière fortement industrialisée et berceau du jazz.
Morceaux choisis
Toute la conférence était ponctuée de nombreux morceaux, choisis dans sa discothèque personnelle, que Philippe Bacchetta a fait écouter à son public, en présentant la vie et le parcours professionnel de musiciens comme Blind Lemon Jefferson, Charlie Petton, Tampa Red, Lonnie Johnson (dont le jeu particulier à la guitare influencera Django Reinhardt), Memphis Minnie (artiste réputée, excellente guitariste professionnelle), Ike Turner, Lester Melrose,... pour ne citer que quelques-uns.
« Aujourd'hui, le blues est mort », a conclu Philippe Bacchetta, insistant sur le fait que chaque courant de musique est lié à un environnement sociohistorique : certes, le blues est encore joué et chanté de nos jours, mais le contexte dans lequel il est né n'existe plus. Il a cependant été source d'inspiration pour de nombreux groupes et musiciens anglo-saxons, comme Eric Clapton, qui se sont nourris du blues pour créer leur propre musique.